Lysette
Évoluer sur la piste du Cirque d’Hiver, c’est un honneur, une cérémonie !
Évoluer sur la piste du Cirque d’Hiver, c’est un honneur, une cérémonie !
D’où venez-vous, Lysette ?
Je suis née à Dublin, en Irlande.
L’idée de devenir artiste de cirque vient de loin !
Oui ! Dès ma plus tendre enfance, j’ai voulu être artiste de cirque. Je ne savais pas comment j’allais y parvenir mais peu importait ! J’ai essayé le cerceau aérien à l’aube de la vingtaine et j’en suis tombée raide dingue. Ce qui m’a menée tout naturellement au trapèze volant en 2020.
Et, pourtant, vous n’avez pas grandi dans un milieu circassien !
Non. Maman est chef et prof. Quant à papa, c’est un aventurier de l’extrême. Il tient désormais une boutique dédiée à la plongée sous-marine. S’ils m’ont toujours encouragée, mon père et ma mère ont vécu dans l’anxiété, ils se sont fait du souci. Comme tous les parents du monde, j’imagine, quand leur enfant leur annonce qu’il VEUT être artiste !
Quelle a été votre enfance ?
Celle d’une jeune Dublinoise qui se considérait comme une simple gymnaste et qui pratiquait pas mal le sport à l’école. La décision de suivre cette voie m’a souvent obsédée dans ma jeunesse : bouleverser ma vie entière pour poursuivre mon rêve, ce n’était pas rien… Et me voici en train de le réaliser !
Et la « simple gymnaste » est devenue une pro…
J’ai intégré l’école Flying Monkey’s Trapeze, créée par Marianna Rampazzo en 2020. Le seul établissement dans tout Dublin qui enseignait cette discipline ! Pour passer professionnelle, j’ai été entraînée par Victor Galvus and Pedro Farfan à Las Vegas pendant toute une année. J’ai eu la chance de rejoindre les Flying Tabares l’an dernier. Je me sens privilégiée de faire partie de cette troupe familiale qui a mis au point ce fantastique numéro.
Il faut une volonté de fer pour atteindre votre niveau et quelques… sacrifices !
C’est vrai. J’ai fait une croix sur ma vie d’avant pour atteindre mon but. C’est à la fois dingue, difficile et gratifiant. Il faut surtout observer une excellente hygiène de vie. Je mange beaucoup de viande, d’œufs et de légumes ! Comme je suis irlandaise, vous imaginez bien que je bois pas mal de tasses de thé mais plus beaucoup d’alcool, car je veux m’assurer que mon corps soit toujours en bonne condition. Je fais beaucoup d’étirements car j’ai besoin de mes muscles pour performer.
Ça, c’est pour le physique ! Et le mental ?
Cela tient en 3 choses : croire en soi, croire qu’on est capable de réussir, et y prendre du plaisir ! Les entraînements avant et après le show, je les considère comme une sorte de « vérification » du corps et de l’esprit. Les deux sont indissociables. Tout cela peut se résumer en un seul mot : discipline !
Jamais d’entorse au régime, de petit écart ?
Ha, ha, ha… Peut-être un petit verre de vin un soir de « super lune bleue ». Mais, comme ce phénomène, cela doit rester exceptionnel.
Votre existence peut-elle se comparer à celle d’une championne de haut niveau !
Oui, bien évidemment. Nous avons les mêmes valeurs, les mêmes contraintes, les mêmes objectifs. Nous devons observer une hygiène de vie stricte, et faire en sorte que notre mental et notre corps soient au diapason. Cela demande d’être presque obsessionnel… ou amoureux de son métier !
Les accidents, vous y pensez ?
Il m’est arrivé d’en avoir mais il ne faut pas que cela prenne le pas sur le reste. Il faut seulement garder ça dans un coin de votre tête, veiller à votre sécurité mais sans vous laisser dominer ni paralyser par la peur. C’est encore et toujours une question de discipline !
Vous avez conscience de ce que représente le trapèze volant au Cirque d’Hiver ! Ça doit rajouter à la pression, non ?
Oh que oui ! Mais je considère ce rendez-vous artistique comme un honneur immense, une cérémonie. Faire partie de cette aventure historique incroyable avec une troupe pareille, ça ne peut que susciter ma reconnaissance. Je suis bénie !